Au clair de lune, sur la plage déserte, Jing, l’ancien marin, rencontre l’homme-requin. Celui-ci a fui le Palais de Cristal des profondeurs de l’océan, humilié d’avoir échoué dans la mission délicate de broder la robe de mariée de la Princesse. Devant sa tristesse Jing l’invite à résider chez lui. Jing lui-même est fort affligé ; pauvre, il est amoureux de Wanzhu mais les parents de la belle demandent dix mille perles en cadeau de mariage. L’homme-requin, à la fois ému du chagrin de Jing et nostalgique du passé, va prier devant le belvédère surplombant la mer. Il pleure, pleure d’abondantes larmes qui se transforment, arrivées au sol, en grosses perles aux reflets nacrés.
Ce conte chinois classique date du dix-huitième siècle. L’illustration superbe et inventive mêle étroitement la Chine traditionnelle à un monde fantastique. La parade de masques colorés, les esprits serpentant, ondulant dans des pages aux fonds de couleurs sourdes et fortes, reflets de solitude et de tristesse, véhiculent une atmosphère d’un merveilleux légèrement inquiétant.