Avec son mĂštre soixante-dix et un emploi minable, Honecker se sent bien infĂ©rieur Ă sa femme, pĂ©tillante animatrice Ă la radio berlinoise. Pour lui plaire, il frĂ©quente comme elle expos, club de remise en forme, Ă©cole de langues, mais sâendort sur les livres intellos quâelle lui conseille. Timide, il cache ses bĂ©vues Ă la maison comme au boulot sous lâautodĂ©rision ou sâĂ©chappe dans des scĂ©narios imaginaires. Le couple survivra-t-il Ă la naissance du premier enfant ?
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Les romans prĂ©cĂ©dents de Jean-Yves Cendrey traitaient de la souffrance des enfants (cf. La maison ne fait plus crĂ©dit, NB avril 2008). Celui-ci livre une oeuvre moins noire, plus imaginaire. Honecker est lâincarnation de lâhomme moyen qui, pour se faire valoir, accumule malchance et maladresses. En vingt et un chapitres â seul le vingtiĂšme manque, laissant une marge Ă lâimagination du lecteur â lâauteur montre avec un humour mordant comment son antihĂ©ros voit progressivement disparaĂźtre ses illusions. Si certaines scĂšnes font penser Ă des sketches burlesques, peu originaux, ne serait-ce pas pour mieux coller Ă la rĂ©alitĂ© banale des malheurs de monsieur Toulemonde ?