Horizons obliques

BLAKE Richard

Richard Blake est un artiste peintre qui vit et travaille à New-York. Cet ouvrage est né d’une série d’images qui ont hanté l’auteur, d’êtres robotiques arpentant des paysages urbains, de bâtiments se désagrégeant en fragments suspendus, de cartes holographiques complexes provenant de réalités parallèles. 

Ces images sont devenues le théâtre du motif narratif d’un individu projeté à contre-cœur dans un environnement étrange et inexplicable. L’an 4040. C’est l’histoire d’Adley, une jeune femme dont les parents cartographes ont voulu explorer un monde parallèle inconnu en passant par le portail que l’on appelle La passerelle. Ils ne sont jamais revenus.

Adley, dotée de puissants dons de clairvoyance, se lance dans une mission de sauvetage accompagnée de sa fidèle IA, Staden. 

L’auteur fait explicitement référence à l’album Les cités obscures de François Schuiten et Benoit Peeters qu’il a découvert dans sa jeunesse et qui l’a guidé dans son parcours jusqu’à son propre album. Il s’agit bien d’un voyage pour découvrir le sens caché des images qui sont à l’origine de ce livre, voyage qu’il nous invite à entreprendre pour tracer notre propre voie.

Contrairement à l’habitude dans ce type d’histoire, il n’y a dans ce voyage dans un monde inconnu ni angoisse ou à peine, ni peur, ni agressivité mais au contraire une ouverture à l’incompréhensible, une espèce de sérénité et de tranquille acceptation de l’inconnu. 

Les dessins sont d’une rare qualité et d’une grande originalité, mêlant plusieurs styles en fonction du point du récit. Une vraie réussite et un petit chef-d’œuvre.

(PG)