Une famille d’aristocrates russes émigre en France, chassée par la Révolution. L’aïeule, un vrai dragon, considère ses fils comme des génies, Dimitri sera un pianiste de renommé mondiale. Il a comme rival Horowitz, petit, malingre, hypocondriaque, surnommé “Face de chou”, mais c’est lui à qui la fortune et la gloire souriront lorsqu’il s’établira aux États-Unis. Dimitri n’a pas d’ambition. Il travaillera chez Pathé-Marconi, épousera une modeste Violette que sa terrible belle-mère détestera malgré son charme et sa douceur. Le narrateur est le fils de ce couple aimant. Il fait des études de médecine et, après la deuxième guerre mondiale, son père, licencié, se remet au piano pour le plus grand bonheur de son épouse et de son fils. Celui-ci affirme que son père est le meilleur : « Le talent n’a rien à voir avec le succès. »
Ce roman n’est pas du tout ennuyeux. On y rencontre des personnalités, outre Horowitz, Marcel Aymé, le docteur Destouches (alias Céline) etc. Le style est familier, vivant, alerte. L’auteur a publié Mauve Haviland (NB août-septembre 2000).