Pour Saguzar la chauve-souris, la nuit c’est le jour et la vue est toujours plongeante, de haut en bas. Suspendu au plafond de la chambre d’enfant, Saguzar observe une petite fille qui ouvre un oeil et l’invite à le rejoindre via la suspension d’une lampe japonaise et à partager ainsi son univers inversé. Hortense lui rend la pareille.
Chaque image est donc construite avec une lecture du plafond au sol et une autre du sol au plafond. Il suffit de retourner le livre pour reprendre l’histoire à l’envers… ou à l’endroit !
Fond bleu nuit qui oblige à deviner ce qui se passe dans l’obscurité, avec quelques rais de lumière et touches d’orange et de vert. Fond blanc pour révéler des perspectives étonnantes, des détails vivants, et les virevoltes dans l’espace des deux personnages miniaturisés, toujours avec les mêmes touches colorées. Fond blanc et bleu pour jouer avec les éclairages, la lueur de la lune ou celle du jour. L’architecture de la maison, son aménagement, tout joue un rôle et la prouesse graphique est évidente, avec des références à Edward Gorey et McCay et son Little Nemo. Il suffit de se laisser séduire par les images et par le jeu, même s’il est difficile d’en saisir toutes les subtilités que les plus grands auront tout loisir d’explorer.