Hortensia

CHARTRES Marie, ENGLEBERT Jean-Luc

Hortensia est une chienne au regard triste, perpétuellement attachée à sa niche, mal aimée de ses maîtres. En pleine campagne, au milieu des prés, elle rêve de liberté et d’autant plus qu’elle voit l’hirondelle voler, le chat gambader, la souris se faufiler. Même le mouton et l’âne se promènent sous son nez. À chacun, elle demande de la libérer. En échange, elle leur apprendra à aboyer !  Une belle solidarité clôt cette histoire rythmée comme une randonnée. Car si tous les animaux passent leur chemin et refusent de détacher la chienne, l’un d’eux a une idée derrière la tête. La plainte répétée de la chienne crée l’émotion et l’illustration renforce le drame par des attitudes d’appels désespérés, d’attente, de déconvenue, de coups de colère. Le paysage avec son champ de blé, ses prés verdoyants, ses chemins qui prolongent l’espace renforce le désir de liberté, en opposition à l’enclos et à la laisse. Pour un enfant, comment ne pas se prendre d’affection pour Hortensia et ne pas s’identifier à elle avec cet impérieux désir d’autonomie. (A.-M.R.)