Ils sont pittoresques les pensionnaires attitrés de l’Hôtel Bellevie : monsieur Jama le somnambule, miss Kent derrière ses lunettes de soleil, les jumeaux Molotov joueurs d’échecs, monsieur Sotos et ses pliages en papier, et surtout mamie Bémol, la reine exilée du Bémolistan. Quand l’hôtel, en dépit de son charme, s’effondre, il faut partir, la mort dans l’âme. Heureusement, au Bémolistan, le vent de l’Histoire a tourné… Gabriel, le narrateur, vit cette aventure avec ses yeux d’enfant, tout à fait à l’aise dans la sympathique population de l’hôtel vétuste de ses parents qui a déjà troqué le U de son enseigne pour un I parfaitement adapté à l’humeur folâtre qui y règne. Le récit de cette épopée minuscule est tendre et loufoque. L’histoire finit bien, évidemment ! Le graphisme stylisé et teinté d’humour convient tout à fait à une histoire qui ne se prend pas au sérieux. (C.B.)
Hôtel Bellevie
LÉVY Didier, BLOCH Serge