Jeune garçon, João est entouré de l’affection des siens, Moacyr Ribeiro, tante Francesca, tante Matilde et le chien Typhon. S’ajoute à eux Valdivino, paysan du Nordeste, aussi droit qu’idéaliste. Tous ont déménagé pour suivre la construction de Brasilia entre 1956 et 1960, prodigieuse épopée qui marque l’essor du Brésil. Toute la diversité humaine est présente : les bâtisseurs (Kubitschek, Niemeyer, Costa, Sayão), les affairistes et les illuminés. João Almino est romancier et philosophe, et cette dualité transparaît tout au long de l’ouvrage qui va des péripéties familiales à la chronique des gigantesques chantiers en passant par la complexité des sentiments. La narration (autobiographique ? L’auteur, par blog interposé, entretient savamment le doute) est plaisante et imagée, le ton juste, l’atmosphère palpable. Mettre dans la bouche d’un enfant la formidable entreprise que fut la création ex nihilo d’une capitale n’était pas chose aisée. La réussite de ce roman d’atmosphère n’en est que plus louable.
Hôtel Brasília
ALMINO João