Hotel de Dream

WHITE Edmund

Stephen Crane a-t-il vraiment écrit un manuscrit au contenu sulfureux – la passion d’un cadre bancaire pour un jeune prostitué syphilitique dans le New York des années 1890 –, manuscrit confié à un collègue qui l’aurait brûlé ? C’est ce qu’imagine l’auteur, relatant les derniers moments de la vie de Crane, journaliste d’action et écrivain connu pour ses romans réalistes, mort très jeune de tuberculose en 1900. Crane quitta les États-Unis pour l’Angleterre, y fit la connaissance de H.G. Wells, Joseph Conrad, Henry James. Avant de mourir, il dicta à sa compagne Cora, ancienne prostituée, ex-tenancière de bordel, le manuscrit intitulé « Le garçon maquillé ».

 

Cette histoire dans l’histoire présente peu d’intérêt, hormis la description de la réalité cruelle de New York où se côtoient richesse et misère, baignées dans une morale puritaine hypocrite. Edmund White, militant acharné de la cause homosexuelle, conserve le style cru et brutal avec lequel il abordait son homosexualité et sa séropositivité dans Mes vies : une autobiographie (NB octobre 2006). On appréciera le regard de l’auteur sur les relations de l’écrivain avec les autres écrivains et ses portraits de deux êtres totalement dissemblables, liés par une passion charnelle et spirituelle.