À Nari, ravissante ville portuaire d’Égypte, se côtoient en bonne entente des familles juives, musulmanes et chrétiennes. Tous les habitants éprouvent une certaine fierté de ce qui fait le prestige de leur cité fleurie : le grand hôtel Mahrajane, situé face à la mer, qui attire depuis le début du XXe siècle la bourgeoisie du Caire et les touristes européens. Le regard des enfants est rivé sur ce domaine inaccessible où la vie semble plus douce, le sable plus fin et la mer infiniment plus bleue. Mais en 1955, les Juifs sont sommés de quitter le pays : le directeur du Mahrajane et sa femme abandonnent tous leurs biens. À travers l’histoire de l’hôtel, vue par un petit garçon, Robert Solé explore le quotidien d’une famille et, plus largement, celui d’une société cosmopolite où les relations sont harmonieuses, jusqu’à ce que les événements politiques mettent un terme brutal à cet équilibre. Sa passion pour l’Égypte où il est né (Une soirée au Caire, NB novembre 2010) s’exprime ici par la véracité des personnages qui évoluent dans un contexte historique et sociologique, tout juste esquissé, mais intéressant. Malgré une impression de déjà lu, le ton non dénué d’humour et une chute inattendue en font une lecture vivante. (P.H. et N.C.D.)
Hôtel Mahrajane
SOLÉ Robert