DĂ©ambulant dans les salles des MusĂ©es royaux des Beaux-Arts de Belgique, Hubert sâattarde devant une toile et en mĂ©morise tous les dĂ©tails. Ă Paris, il fait de mĂȘme avec lâOlympia de Manet. Il sâapproche et sâĂ©loigne, enlĂšve et remet ses lunettes. Rien ne lui Ă©chappe. Prenant un auto-stoppeur sur le chemin du retour, il Ă©change quelques mots avec lui avant de revenir au musĂ©e de Bruxelles, puis Ă son domicile oĂč il sâescrime Ă reproduire au pinceau les oeuvres quâil aime, affichĂ©es sur son ordinateur. Cependant, ne serait-il pas tentĂ© par le modĂšle vivant ? Sa vieille voisine est prĂȘte Ă poser pour lui, mais il tourne plutĂŽt le regard vers la jeune fille Ă la fenĂȘtre dans lâimmeuble dâen face. Tout en observation, lenteur et rĂ©pĂ©tition, le chemin de lâartiste est plein de mĂ©andres. Monter un escalier ou regarder une plante verte lui donne lâoccasion dâapprĂ©cier les lĂ©gĂšres variations que les changements de point de vue apportent Ă la scĂšne. Utilisant toutes les teintes ocre et quelques verts, lâimage est dĂ©livrĂ©e au rythme presque uniforme de neuf images par pages. Lorsque cette cadence est modifiĂ©e, une attitude est soulignĂ©e, ou une interrogation posĂ©e. Un ouvrage mĂ©ditatif dont le personnage, un peu dĂ©pressif, semble finir par trouver une ouverture. (P.P. et Y.H.)
Hubert
BEN GIJSEMANS