Au soir de sa vie, un vieil homme, grand professeur de médecine, paraplégique à la suite d’un AVC, revient passer ses derniers mois chez lui. Son épouse légitime, qu’il n’a jamais eu le courage de quitter pour sa maîtresse tendrement aimée, végète dans une maison de santé et ses filles sont trop occupées. C’est son plus jeune fils, trentenaire, fruit de son amour extraconjugal qui prend soin de lui du mieux qu’il peut et doit gérer la situation avec l’aide d’infirmières et d’aides soignantes.
Ce récit intimiste sur la maladie et la mort d’un père admiré est à la fois pénible et émouvant. Pénible parce qu’aucun détail, si trivial soit-il, ne nous est épargné quand il s’agit de décrire les désordres d’un corps qui ne se contrôle plus. Émouvant par le témoignage du fils, l’aveu des sentiments contradictoires qu’il éprouve entre amour filial, souvenirs des beaux jours, honte et dégoût devant la déchéance de la vieillesse. Et qui doit de plus supporter l’inimitié sournoise et la vénalité de ses deux demi-sœurs jalouses de l’admiration de leur père pour ce petit bâtard. C’est bien écrit et d’un réalisme dans les moindres détails trop bien observé pour être de la pure fiction. (M.-F.C. et M.-N.P.)