Kawthar vit au Koweit, aujourd’hui. Elle est issue d’une famille chiite libérale. Le matin de son mariage, seule dans son appartement, les souvenirs, les doutes l’assaillent. Elle était la fille préférée de son père jusqu’au jour où elle lui a annoncé son projet d’union avec un homme marié, père de trois enfants, sunnite de surcroît. Elle est amoureuse, cependant Machâri l’aime-t-il vraiment, lui qui se traîne à ses pieds mais ne veut pas quitter femme et enfants ? Elle demande conseil au plus vieil ami de son père, Taleb. Taleb Alrefai, ingénieur et écrivain, se met en scène en arrière-plan de ce récit qui mêle réalité et fiction. Seul dans son bureau de l’école communale où on l’a relégué, il écrit, dans une langue poétique et dépouillée, les tourments d’une jeune femme écartelée entre un amour interdit, son désir de liberté, et les pressions de ses proches. À travers elle, il évoque la condition féminine au Koweit, l’emprise des pères, l’importance des appartenances religieuses qui divisent les familles. Peu d’action dans ce court roman prenant qui sonde cependant avec finesse le coeur d’individus pris entre tradition et modernité. (V.A. et L.G.)