Lorsque Tony réalise qu’il a une tête d’Indien, sa vie bascule, tout comme celle de Dene qui souhaite raconter la vie de son peuple, ou d’Opale Viola ou encore d’Edwin. Tous ces Indiens de la tribu Cheyenne ne se connaissent pas et vivent à Oakland dans la misère, l’alcoolisme, la drogue et la violence, sur une terre qui ne leur appartient plus. Cependant, leur destin va les rassembler à l’occasion de leur grande fête, le Pow-Wow. Tommy Orange écrit son premier roman sous la forme de chapitres dédiés à chacun des douze autochtones d’âges différents en quête d’identité, qui évoluent, mais sans sortir de la médiocrité. L’écriture est précise, la cruauté de l’existence des Indiens, qui luttent pour conserver leurs traditions dans une Amérique prête à les « avaler », est bien décrite. Malgré un point de vue victimaire et quelque peu manichéen, ce roman donne une bonne idée de la vie des Amérindiens, dépouillés de leur territoire, trahis, massacrés, relégués et maintenant urbanisés, tous leurs repères disparus. (C.M. et M.S.-A.)
Ici n’est plus ici
ORANGE Tommy