Douce, sensible et ravissante, Ida Brandt est née et a grandi dans la province du Jutland au sein d’une famille aisée. À la mort de son père, régisseur d’un grand domaine appartenant à un conseiller d’État, elle en est chassée avec sa mère. Devenue infirmière à Copenhague dans un hôpital psychiatrique, elle tombe amoureuse de Karl, un homme falot et lâche, qui l’abandonne pour une riche héritière dominatrice. La situation de l’héroïne est délicate : son altruisme lui attire des jalousies, et son indépendance financière aggrave sa solitude. Le personnage est attachant : malgré les déceptions, elle garde sa bonté naturelle et sa confiance naïve. Le caractère novateur pour l’époque (1896) de ce portrait de femme manque un peu aujourd’hui d’intérêt et de vivacité. La belle écriture du grand romancier danois Herman Bang (1857-1912) ne compense pas les nombreux dialogues terre à terre, et la psychologie profonde de la jeune femme nous échappe.
Ida Brandt
BANG Herman