Il est de retour

Un terrain vague dans Berlin, août 2011. Adolf Hitler se réveille, groggy et très étonné de ne pas se trouver dans le bunker où il a passé ses derniers jours en avril 1945. Dans la rue, il est pris pour un acteur en tournage, grimé en Führer. Des producteurs de la télévision voient en lui un imitateur de génie. Il devient la star d’un talk-show à succès. Ses harangues ne sont pas longues à faire le buzz sur Internet. C’est Hitler lui-même qui parle, un Hitler catapulté dans notre époque, mais dont l’idéologie n’a rien perdu de son pouvoir corrosif. Son discours raciste volontairement pompeux et daté fait rire mais surtout frémir car, en ce temps de crise, il rencontre un écho malsain dans la population. Timur Vermes a rencontré un succès de librairie considérable en Allemagne avec ce premier roman qui hésite entre une banalisation humoristique de la monstruosité et une mise en garde salutaire contre fanatisme et culte de la personnalité. Jusqu’à la fin, l’auteur ne résout jamais clairement les ambivalences de son récit, entre farce et pamphlet, satire et fantaisie, horreur et absurdité. Un tour de force un peu vain, auquel manque une conclusion vraiment convaincante.