Mathilde a cinquante ans, un compagnon, Jo, depuis douze ans, une agence immobilière, une terrasse avec vue à Barcelone. Entre habitudes à la fois tendres et mornes du couple et flashes revigorants des passades, pourquoi choisir ? Le mensonge permet de naviguer agréablement entre les deux. « Combien de fois ? » : Cette question posée un soir par Jo lui apparaît comme l’annonce qu’il va la quitter. Dévastée mais ne voulant pas offrir l’image classiquement effondrée de la femme larguée, elle part nuitamment dans la ville à la recherche de substances illicites et d’un homme qui pourrait la réconforter…
Hélène Couturier (L’Homme à la peau foncée, NB février 2004) livre les états d’âme d’une femme plaquée, sensuelle, avide de rencontres, amatrice de drogues et d’hommes pour satisfaire ses désirs, aveugle devant les souffrances collatérales infligées à l’autre. Un monologue, ponctué de dialogues, entre conte et aveu, découverte et souvenir, narcissisme et autodérision, légèreté et fierté, gorgé de sensualité, d’immédiateté. Une écriture sans recherche, hors l’utilisation opportune de la répétition. De Barcelone, elle n’évoque que sa nuit, sa banlieue sordide et des bars interlopes. Un thème plutôt prometteur, un récit trop superficiel, un lecteur qui reste sur sa faim… (M.-F.C. et C.R.P.)