Il était une fois un oiseau avec une couronne, qui tournait en rond dans son arbre. Dans la forêt voisine vivaient des arbres et des oiseaux couronnés. Notre oiseau, arrivant tête nue, fut aussitôt mis à l’écart. Récupérant sa couronne il put enfin aller et venir à sa guise. Non loin de là il était une deuxième forêt où les oiseaux vivaient chapeautés, à nouveau notre oiseau fut mis à l’écart et s’en retourna d’où il venait. Son nouveau chapeau provoquant l’admiration il fut adulé … Allez comprendre ! Et s’il était plus facile de vivre dans une forêt où pourraient se côtoyer des oiseaux couronnés, des arbres chapeautés et pourquoi pas des chats à cagoules ?
Différence et apparence, reconnaissance et acceptation sont parfois plus compliquées qu’il n’y paraît et les règles pas toujours explicites voire inexistantes. C’est ce que démontrent avec une simplicité désarmante les illustrations d’Elisa Géhin, colorées et chatoyantes, mais d’un graphisme ultra dépouillé. Dans cette fable sociopolitique, apparence et pouvoir se confondent, a priori et rejet s’explicitent, tous les drames de la vie (et des cours de récréations) sont symbolisés par les arbres, couronnes, oiseaux et chapeaux : la mixité étant bien évidemment des plus réjouissantes. Si le texte paraît difficile, de façon innée les enfants semblent comprendre….