Alexis avait vingt ans, on lâa vu se jeter dâun pont. Depuis sa « prison de bois », il perçoit encore la prĂ©sence sur sa tombe de ceux qui lâont aimĂ© et viennent le voir ; une mĂšre qui refuse de croire au suicide de son fils douĂ©, une petite soeur persuadĂ©e quâil joue encore avec elle, un pĂšre mutique, une petite amie troublĂ©e. Ils nâont rien vu venir et cherchent encore des indices de ce quâils ont manquĂ©, de ce qui a fait basculer le jeune homme.  Une fois acceptĂ© le parti pris audacieux de faire « penser » un mort, on se laisse emporter par lâĂ©trangetĂ© poĂ©tique de ce premier roman de Caroline Valentiny. Cette psychologue belge invente un mode de relation Ă©thĂ©rĂ©e, Ă la fois moderne et romantique, entre le jeune suicidĂ© et ses proches. Face Ă cette perte, chacun dĂ©veloppe une attitude liĂ©e Ă sa sensibilitĂ© et Ă son Ăąge. La mĂšre dĂ©couvre un peu de mystĂšre dans la courte vie de son fils, mais personne ne dĂ©tient entiĂšrement la vĂ©ritĂ© sur le drame de lâĂ©tudiant, pas mĂȘme lui. La romanciĂšre traduit bien lâĂ©clatement dâune personnalitĂ© hypersensible entrevue par certains. Une rĂ©flexion consolatrice et dĂ©culpabilisante sur le deuil. (T.R. et L.D.)
Il fait bleu sous les tombes
VALENTINY Caroline