Les abeilles et un apiculteur au coeur dâun rĂ©cit⊠documentaire ? Surprise, il nâen est rien, en dĂ©pit des somptueuses photographies de nature trĂšs rĂ©alistes. Dâailleurs, ni les abeilles ni lâapiculteur ne sont visibles dans les images, seulement suggĂ©rĂ©s : une ruche dans un champ, une combinaison de travail suspendue dans un atelier ( une cabane ?). Câest que lâapiculteur est mort et les abeilles sont dĂ©semparĂ©es. Et le livre est une superbe rĂ©flexion sur la disparition dâun ĂȘtre cher et la nĂ©cessitĂ© de dire le bonheur perdu, le manque, le dĂ©sarroi, la perte dâappĂ©tit, le besoin de consolation⊠le goĂ»t de vivre qui revient peu Ă peu
« Quand un apiculteur meurt, il faut le dire aux abeilles », abeilles qui peuvent ĂȘtre des enfants, grands ou petits, auxquels on doit la vĂ©ritĂ©, abeilles suffisamment lointaines dans lâespace pour dire avec sincĂ©ritĂ© le choc ressenti, en adoucissant lâimpact de la souffrance.
Inattendu, dĂ©licat, poĂ©tique, ce texte sur la mort est indissociable des photographies dâune nature apaisante, baignĂ©e de lumiĂšre, qui a gardĂ© la gaietĂ© de ses couleurs estivales et qui rassure sur la permanence de la vie et du souvenir. Tout public.