Il faut le dire aux abeilles

NEEMAN Sylvie

Les abeilles et un apiculteur au coeur d’un récit… documentaire ? Surprise, il n’en est rien, en dépit des somptueuses photographies de nature très réalistes. D’ailleurs, ni les abeilles ni l’apiculteur ne sont visibles dans les images, seulement suggérés : une ruche dans un champ, une combinaison de travail suspendue dans un atelier ( une cabane ?). C’est que l’apiculteur est mort et les abeilles sont désemparées. Et le livre est une superbe réflexion sur la disparition d’un être cher et la nécessité de dire le bonheur perdu, le manque, le désarroi, la perte d’appétit, le besoin de consolation… le goût de vivre qui revient peu à peu

« Quand un apiculteur meurt, il faut le dire aux abeilles », abeilles qui peuvent être des enfants, grands ou petits, auxquels on doit la vérité, abeilles suffisamment lointaines dans l’espace pour dire avec sincérité le choc ressenti, en adoucissant l’impact de la souffrance.

Inattendu, délicat, poétique, ce texte sur la mort est indissociable des photographies d’une nature apaisante, baignée de lumière, qui a gardé la gaieté de ses couleurs estivales et qui rassure sur la permanence de la vie et du souvenir. Tout public.