Dans les années quatre-vingts, Mrs Thatcher martelait à l’envi : « Il n’y a pas d’alternative ». À quoi ? Au capitalisme bien sûr. Dans leur pamphlet incendiaire les deux auteurs « indignés » attribuent ce slogan aux responsables de la crise économique, à savoir les économistes ou leaders libéraux et les politiques, lâches ou « social-traîtres ». Mêlant habilement faits avérés et considérations partiales ou simplistes, ils fustigent puissances financières, mondialisation et délocalisations, menacent le pays d’une révolution, prônent des recettes éculées. Mais cette partialité s’accompagne d’un ton mordant et percutant avec des formules à l’emporte-pièce d’un brio étonnant. Après son brûlot anticapitaliste (Notre part des ténèbres, NB mars 2008), Gérard Mordillat s’est adjoint un économiste pour étoffer son argumentation. Une satire incisive qui ne résout pas le problème de la création de richesses et ne renouvelle pas la polémique entre étatistes forcenés et libéraux à tout crin, mais invite à réfléchir et distrait parfois par sa virulence.
Il n’y a pas d’alternative : trente ans de propagande économique
ROTHÉ Bertrand, MORDILLAT Gérard