& &
Voici un nouvel ouvrage sur le malaise français. À l’heure de la modernité, notre vieille démocratie est malade. Les symptômes qu’analyse l’auteur sont bien connus : démotivation et désir d’assistanat, perte de confiance en l’avenir et en l’État, report de la dette sur les générations futures. Pour lui, la cause principale en est le poids d’un État omniprésent mis en place sous l’Ancien Régime que le pouvoir politique laisse légiférer dans le détail.
Le constat n’est pas nouveau mais la démonstration est brillante, si ce n’est convaincante. Elle est intelligemment étayée de citations d’Anna Harendt et surtout de Tocqueville dont les avertissements prophétiques sur l’exception française invitent à penser que « nos douleurs ne sont pas celles de l’agonie mais celles de l’accouchement ». C’est la conclusion optimiste de l’auteur (Cf. De la prochaine guerre avec l’Allemagne, N.B. mai 1999), diplomate et cadre supérieur à Airbus qui prône, dans cet essai dense mais clair, un retour à l’initiative politique, à la confiance et surtout à l’action.