Avec des anciens de Yale, Marny s’embarque dans la rénovation de cinq quartiers de Detroit, ville sinistrée en 2008. Son ami Robert, soutenu par de gros investisseurs et des démocrates, achète maisons et sites industriels délabrés et les loue aux candidats venus de tous horizons voulant « repartir-à-zéro-en-Amérique ». La vie s’organise, tous s’entraident pour restaurer l’environnement. Mais difficile de s’intégrer dans une ville noire pauvre, doutant des motivations philanthropiques des concepteurs blancs du projet. Divers incidents et un procès médiatisé opposent les communautés. Marny a noué des liens étroits avec des Noirs. Il est pris entre deux feux… Après la trilogie sur Byron (Amours d’enfance, NB août 2013), Benjamin Markovits choisit pour cadre Detroit, symbole de la réussite américaine, désertée après le déclin de l’industrie automobile, la crise de l’immobilier et des subprimes. Ce roman illustre la vitalité américaine et son côté sombre (corruption, haines raciales). Les relations entre nouveaux arrivés et ancienne population se dégradent progressivement. À travers le narrateur et le regard des autres personnages se dessinent les traits d’un jeune Américain attachant, naïf, indécis, spectateur plus qu’acteur, archétype d’une nouvelle classe moyenne déboussolée, prise entre aspirations idéalistes et réalité cruelle. Ce récit mouvementé souffre cependant de longueurs. (L.G. et D.C.)
Il y a mieux à vivre
MARKOVITS Benjamin