Dans l’institut spécialisé où ses parents l’ont placée, la jeune Déborah ressasse des bribes désordonnées de son passé que traverse ça et là un être qu’elle nomme « l’individu », en fait un oncle qui a abusé d’elle. Au réel elle mêle des scènes et des personnages fictifs. Que croire ? Elle se ferme, refuse de parler aux soignants comme à ses parents dont elle fustige, en sourdine, le comportement aux moments des faits et lors de leurs visites.
L’auteure rend perceptible le profond désarroi de l’adolescente par de courtes phrases, en apparence incohérentes. Ce n’est que tardivement et de façon voilée qu’on saisit la cause de son traumatisme. Ce qui compromet légèrement la véracité de l’histoire est l’attitude des parents, nullement démissionnaires. Mais la vérité sait parfois tromper son monde… Un roman sensible et pudique sur un sujet brûlant certes, mais qui n’est plus original et laisse une impression de déjà vu.