Ils m’ont menti (Le cas Malaussène ; 1)

PENNAC Daniel

Sur les ordres de sa fidèle éditrice, Benjamin Malaussène cache, dans sa maison du Vercors, un auteur menacé par sa famille sur laquelle il vient d’écrire un brûlot. Cependant qu’à Paris, un chef d’entreprise, qui a mis au chômage des milliers de salariés mais qui bénéficie d’un confortable parachute doré, est kidnappé. Beauté du geste, les ravisseurs demandent le montant exact de ce parachute !

    Mais quelle mouche a donc piqué Daniel Pennac (Journal d’un corps, NB avril 2012) pour qu’il ressuscite, vingt ans après, cette tribu Malaussène dont les mésaventures et la délicieuse excentricité avaient, il est vrai, enchanté nos années quatre-vingt-dix, mais dont la réapparition sent un peu le réchauffé ? D’autant que ceux qui n’ont pas lu la saga précédente risquent fort d’être lassés par des allusions à ces personnages qui n’évoquent rien pour eux. Reste que l’auteur n’a rien perdu de son imagination débordante et que son scénario ne manque pas de péripéties, ni de situations rocambolesques de toutes sortes. Le propos est loufoque, le ton enlevé. Société de consommation, univers mondialisé, police, justice, patrons véreux et jeunes idéalistes sont épinglés avec une savoureuse ironie satirique malheureusement un peu plombée par ce retour au passé. (S.D. et M.-N.P.)