2002. Crispin Salvador, écrivain et professeur de littérature, est retrouvé mort dans l’Hudson. Suicide, dit-on. Son élève et ami, Miguel Syjuco, lui aussi d’origine philippine, ne croit pas à cette thèse, d’autant plus que le manuscrit sur lequel travaillait Salvador a disparu. Aussi part-il à Manille sur les traces de son mentor et à la rencontre de ses propres souvenirs.
Miguel Syjuco, Philippin qui vit aujourd’hui à Montréal, entremêle sa propre histoire à celle de son personnage, Crispin Salvador, écrivain fictif. Ils sont tous deux issus de la classe dominante du pays et en révèlent ses dessous : l’un a un grand-père encore dans la politique, l’autre dénonçait corruption et scandales. À chacun sa vérité. Des extraits de journaux, romans, d’essais, interviews et mails – le passé – et une biographie en train de s’écrire entrecoupent le récit au présent, dessinant ainsi le portrait de deux exilés et un panorama de l’histoire des Philippines. La faiblesse de ce premier roman est dans sa densité, sa longueur, la difficulté d’y trouver des repères, sa force dans l’originalité de sa composition et dans l’autodérision que pratique son auteur.