Immortelles

ADLER Laure

Judith, Suzanne, Florence : trois femmes que la narratrice a connues dans sa jeunesse, dont elle retrace les parcours souvent mêlés au sien. Dans leur enfance, toutes trois vivent douloureusement abandons, non-dits ou déséquilibre mental d’un père ou d’une mère. En fin de lycée, vient le temps de voyages-dérives en Espagne, les initiations au sexe, à la drogue. Puis les séjours au festival d’Avignon, les séminaires de Lacan, les leçons de Deleuze ou Kristeva qui soulèvent exaltations et extases. Après des entrées incertaines dans le monde adulte, deux des jeunes femmes meurent tragiquement, la troisième disparaît. La narratrice l’attend. Ces histoires individuelles souhaitent illustrer la sortie de l’adolescence avec ses apprentissages sexuels, amoureux, sociaux, ses enthousiasmes et sa confrontation au réel. Mais écrit après de nombreuses biographies (L’année des adieux, NB juillet-août 2011), ce premier roman laisse un sentiment mitigé : on se perd trop souvent en prenant et reprenant ces chemins post-soixante-huitards aux étapes excessives, on s’agace d’y retrouver des noms trop attendus du monde intellectuel. L’amitié et la solidarité féminines sont cependant évoquées avec une retenue délicate, elles colorent ce récit d’une tendresse bienvenue.