Le PdG de TOTAL a Ă©tĂ© enlevĂ©. Le capitaine de police et la psychocriminologue chargĂ©s de lâenquĂȘte seront les seuls interlocuteurs du ravisseur. Rapidement la police connait lâidentitĂ© et les motivations Ă©cologiques de celui qui se revendique appartenir au groupe nommĂ© Greenwar. Il demande une rançon de 20 milliards dâEuros qui sera remboursĂ©e au fur et Ă mesure que Total prendra des voies plus vertueuses pour la sauvegarde de lâenvironnement. Le dĂ©lai est trĂšs court et les conditions posĂ©es sont totalement irrĂ©alistes. Une course contre la montre est engagĂ©e pour les enquĂȘteurs, avec un sentiment dâinĂ©luctable.
Le ravisseur est un ancien officier des forces spĂ©ciales dont la vie a Ă©tĂ© brisĂ©e par la mort Ă la naissance de sa fille, dĂ©cĂšs attribuĂ© Ă la pollution de lâair. Câest un idĂ©aliste rĂ©flĂ©chi, mĂ©thodique et dĂ©terminĂ©, tout le contraire dâun dĂ©sespĂ©rĂ© aux actes irrationnels ou dâun pur truand. A partir de cela, les auteurs parviennent Ă remettre en question les frontiĂšres entre le bien et le mal, les frontiĂšres entre le respect dâun certain ordre et la prise de conscience des dangers encourus par lâhumanitĂ© si rien ne change. On suit les questionnements des enquĂȘteurs qui, en cherchant Ă connaĂźtre lâhistoire du ravisseur et Ă comprendre ses motivations, vont peut-ĂȘtre, si ce nâest adhĂ©rer Ă ses idĂ©es, ne pas pouvoir totalement condamner le combat dâun tel lanceur dâalerte.
LâHistoire est tirĂ©e du roman Ă©ponyme dâOlivier Norek, qui a participĂ© Ă lâĂ©criture du scĂ©nario. Le rĂ©cit est trĂšs rythmĂ© et fluide comme les romans de lâĂ©crivain. Il ne sâagit pas dâun rĂ©cit futuriste mais dâun manifeste Ă©cologique radical selon les mots dâOlivier Norek, complĂštement ancrĂ© dans notre Ă©poque.
Le dessin dĂ©crivant des ambiances sombres ou dramatiques est bien accordĂ© au rĂ©cit. Remarquable d’intensitĂ©.
(XB)