La France sâaffaisse parce que lâĂtat nâest plus garant de la souverainetĂ© nationale. Ă qui la faute ? Aux gouvernements Ă©phĂ©mĂšres et impuissants dâavant et dâaprĂšs la guerre, Ă lâidĂ©ologie dĂ©mocrate-chrĂ©tienne instaurant la primautĂ© de lâindividu et du social, et Ă la construction europĂ©enne constamment tentĂ©e par un fĂ©dĂ©ralisme irrĂ©aliste et contraignant pour la France. Car lâAllemagne reconstruite a su assurer sa domination dans lâUnion europĂ©enne, surtout depuis sa rĂ©unification. Seul de Gaulle a fait entendre la voix de la France. Ses hĂ©ritiers ont galvaudĂ© lâacquis dâune constitution qui instaura lâĂ©lection directe du prĂ©sident de la RĂ©publique par le peuple, laissant le champ libre aux partis. Ils ont mal mesurĂ© lâampleur des mutations actuelles, tant politiques rĂ©sultant de la fin du communisme quâĂ©conomiques avec lâĂ©mergence des pays Ă bas salaires.
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Marie-France Garaud, gaulliste inconditionnelle, adversaire du traitĂ© de Maastricht, recherche sans concession les origines de lâeffacement de lâĂtat, qui fait de la France le jouet des Ă©vĂ©nements. Elle dĂ©nonce lâimposture des politiciens frileux, vendeurs de rĂȘve au nom de leurs ambitions personnelles. Lâanalyse est forcĂ©ment partisane, mais claire et intĂ©ressante. On peut regretter quâelle reste gĂ©nĂ©rale et nâintĂšgre guĂšre le contexte social.