Impurs

VANN David

Galen, vingt-deux ans, instable et tourmenté, aux frontières de la folie, adepte de diverses philosophies mal digérées, vit avec sa mère veuve, possessive et castratrice, dans une vieille maison de la Vallée centrale en Californie. Sa grand-mère sénile et fortunée, sa tante assoiffée de reconnaissance et cupide, sa cousine aux pratiques sexuelles sans tabou constituent le reste d’une famille ravagée par la haine. Une excursion dans une cabane familiale isolée cristallise les rancoeurs. Le roman, un peu moins abouti que Sukkwan Island (NB mars 2010), est cependant d’une violence psychologique comparable. C’est la peinture dramatique d’une famille à la fois déchirée et soudée par une violence puisant sa source dans un passé à peine dévoilé. La haine, le besoin d’amour, la quête d’un sens de la vie imprègnent chaque page. La seconde partie, entièrement consacrée aux relations mère-fils et au personnage de Galen, en proie à un processus autodestructeur, est d’une intensité terrifiante renforcée par une écriture précise, répétitive jusqu’à l’obsession. Marqué par sa propre histoire, David Vann décline inlassablement, comme dans une catharsis, les mêmes thèmes : rapports parents-enfants, huis clos en pleine nature, folie.