Indian Tango

DEVI Ananda

La narratrice, écrivaine occidentale en proie au doute, erre dans New Delhi à la recherche d’elle-même. La ville et ses contrastes, à l’aube de la mousson, l’assaillent de sensations. Quotidiennement devant une vitrine, elle contemple un sitar, symbole de musique, de corps féminin aussi. À côté d’elle, une femme qu’elle appelle Bimala, personnage d’un film indien, est aussi fascinée par l’instrument. Prisonnière d’un mari traditionnel et d’une belle-mère tyrannique, celle-ci voit venir la vieillesse sans avoir vraiment vécu. Toutes deux, d’abord troublées puis éperdues de désir, vont laisser vivre leur corps, se libérant de tous les interdits.

 

De la narratrice, ne sont connues que les pensées intimes instantanées. Héroïne plus concrète, la femme indienne, brûlante, secrète, est écartelée entre présent et passé. On retrouve la langue sensuelle et travaillée d’Ananda Devi, spécialiste de l’Île Maurice, dans un roman plus difficile qu’Ève et ses décombres (NB janvier 2006), mais riche de thèmes différents : condition féminine, solitude, affres de l’écriture, transgression, homosexualité.