Indu boy

CLÉMENT Catherine

Les vingt-huit courts chapîtres fort agréables à lire et bien documentés d’Indu Boy sont finement distribués en trois voix complémentaires convergentes. La première, événementielle, entre neutralité et tendresse, est celle de la narratrice pour neuf d’entre eux ; la seconde, dominante, mémorielle, introspective, porte celle du « je » d’Indira Gandhi ; enfin, la troisième fait écho à six reprises au témoignage enregistré, tonique, respectueux, d’un journaliste sikh, Harbant Singh.   Entre hagiographie et biographie, Catherine Clément (Aimons-nous les uns les autres, NB janvier-février 2015) choisit la liberté du roman fortement encadré par le contexte historique. Indira, brahmane, fille du pandit Nehru, a vécu une enfance difficile, une adolescence exaltée, un mariage contesté avec le parsi Feroze Gandhi. De 1966 à 1977, puis de 1980 à 1984, elle fut premier ministre avec un bilan contrasté… Avec des succès, telles la démocratie laïque, l’indépendance, la révolution verte, la victoire sur le Pakistan, l’arme nucléaire… Avec des erreurs, fatales, la centralisation excessive, et surtout la destruction du Temple d’Or. Une figure magnifique, fragile et attachante, forte et impressionnante. Passionnant. (M.-F.C. et C.R.P.)