Madrid, juillet 1936. Inès, vingt ans, épouse avec enthousiasme la cause des camarades communistes. Elle est mise au ban de sa famille phalangiste. Échappant à la prison et au couvent, elle assume sa liberté de conscience et de sentiment, liant son destin à celui du capitaine Galan. Ce choix les conduira à un exil de trente ans à Toulouse, où elle ouvre un restaurant. L’Histoire ne s’embarrasse pas des contingences du coeur, et pourtant !… Trois chapitres intercalés dans le récit mettent en scène les rivalités au sein du Parti communiste qui expliquent en partie l’échec de la « Reconquesta » tentée en 1944 contre Franco. Ce décryptage psychologico-politique donne la clef de lecture des journaux parallèles d’Inés et de Galan, victimes, comme leurs compagnons, des « ressorts intimes » de leurs hiérarchies. Ce premier épisode (sur six annoncés) d’une guerre interminable constitue le cheval de bataille d’Almudena Grandes (Le coeur glacé, NB janvier 2009). Elle manifeste une compassion sympathique pour ces jeunes idéalistes avides de démocratie. Mais les personnages pléthoriques, les situations un peu mièvres, les va-et-vient chronologiques incessants et les répétitions stylistiques délibérées engluent la qualité romanesque de cette épopée.
Inès et la joie
GRANDES Almudena