Aujourdâhui encore, certaines personnes parlent en dialecte dans le village, lâagriculture ne paie plus⊠Tout le monde se connaĂźt, mais Bosco et son compagnon câest autre chose, pas une amitiĂ©, une vraie complĂ©mentaritĂ©. Depuis lâenfance, ils font des « coups » : Bosco a les idĂ©es (souvent dangereuses), lui, les met en forme. Il fait des Ă©tudes pendant que Bosco enchaĂźne les petits boulots et les plans aventureux. Un jour, lâidĂ©e gĂ©niale arrive : crĂ©er, avec les rĂ©seaux sociaux, un cimetiĂšre paradisiaque et parallĂšlement la simulation dâune descente aux enfers, mise en scĂšne avec un rĂ©alisme prononcĂ©.
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   Gian Mario Villalta (Vie de ma vie, NB avril 2008) est un poĂšte et romancier italien, originaire du Frioul, rĂ©gion en pleine mutation, mĂ©lange dâarchaĂŻsme et de modernitĂ©. Il est nĂ© en 1959, le fossĂ© se creuse entre la gĂ©nĂ©ration des parents et des jeunes qui font fortune grĂące Ă Internet, crĂ©ent des sites pornos, des sociĂ©tĂ©s de service, abandonnant les travaux plus pĂ©nibles. La main-dâoeuvre Ă©trangĂšre se mĂȘle aux populations locales. Le narrateur, attachant et dĂ©sabusĂ©, devenu intellectuel et philosophe, analyse ces mentalitĂ©s Ă travers des personnages crĂ©dibles. Le style est Ă©lĂ©gant, mais lâouvrage souffre de quelques longueurs. (V.A. et M.S.-A.)