Inigo

SUREAU François

En 1521 Inigo n’est pas encore Ignace de Loyola, celui qui a fondé un ordre religieux au rayonnement planétaire. C’est un gentilhomme basque de trente ans, hédoniste vaniteux et intelligent, bretteur infatigable, étranger à l’esprit de l’Évangile. Grièvement blessé à la bataille de Pampelune où les Français ont défait les Espagnols, il montre un courage surhumain devant la souffrance, commence à méditer, découvre saint François, saint Dominique, chemine en pèlerin solitaire vers Montserrat. Jeûne, pénitence, ascèse le conduisent à prendre congé de lui-même, à se recréer en révélant des potentialités innées, inexplorées : chemin de conversion où en toute liberté il choisit la voie du Divin, répond à l’amour de Jésus.

 

Cet homme exalté, à la mortification permanente, a d’abord exaspéré l’auteur. Mais son parcours où l’insatisfaction conduit à la certitude, sa recherche d’une vérité librement et solitairement assumée font écho aux interrogations spirituelles du romancier de L’obéissance (NB février 2007). Dans une langue claire, précise, souvent lyrique, il ressuscite l’Espagne médiévale, critique une religion parfois éloignée des enseignements du Christ et livre le portrait d’un futur saint à l’exigence illimitée.