Dans cette lettre Ă l’amant dont elle est sĂ©parĂ©e, une jeune femme s’explique, se justifie. Avec flamme, elle remet en cause le mariage, auquel elle est viscĂ©ralement opposĂ©e, et qu’elle juge dĂ©passĂ© ; elle revendique le choix d’une histoire secrĂšte avec un homme mariĂ©. Elle dĂ©fend le droit des femmes Ă ne pas avoir d’enfant, Ă se dĂ©finir autrement que comme reproductrices. Elle accuse le poids des normes sociales, la peur de la solitude qui sous-tend trop de choix et le refus de la singularitĂ©.  AprĂšs Le Chien de Don Quichotte (NB juin 2012), Pia Petersen replonge dans un climat introspectif. Au dĂ©but, sĂ©duits par la fougue et l’audace de la narratrice, esprit libre, on suit avec plaisir et intĂ©rĂȘt sa rĂ©flexion personnelle et critique sur le couple et la famille, argumentĂ©e de façon percutante et convaincante. Mais quand, entraĂźnĂ©e par la douleur et le ressentiment peut-ĂȘtre, elle fait de sa lettre un manifeste anti-femmes, sombrant quelque peu dans la caricature, le message est brouillĂ©. Dommage ! Ce bref roman reste une lecture originale, susceptible d’ouvrir une fenĂȘtre dans les habitudes de pensĂ©e.
Instinct primaire
PETERSEN Pia