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Arturo est français. Lors du tournage d’un reportage en Sicile, il commet l’erreur d’aimer la fille d’un gangster local et se retrouve convié à s’exiler au Chili après un lynchage musclé. Il revient huit ans plus tard et cherche la trace de Veronica en s’installant dans leur ancien logement. Son retour émeut le voisinage qui les pense réconciliés et Arturo entretient cette confusion, jusqu’à ce que, par un soir d’orage, une fille inconnue tombe sur son balcon.
Fort d’un vocabulaire enjoué et imagé, le récit de Bertrand Visage rend aisément l’atmosphère toute italienne des immeubles bruyants et des cours encombrées de vespas. La progression de l’état d’esprit des voisins accompagne l’évolution des sentiments du héros, rendant cet Intérieur Sud séduisant et sensible. On y retrouve des personnages en souffrance, un thème cher à l’auteur d’Un vieux coeur (N.B. juin 2001). Tout ici semble précaire, les êtres, les choses, les situations ; l’art de Bertrand Visage tient dans sa façon de rendre cela évident, à coup de petites phrases laconiques à la beauté simple.