Invisible

AUSTER Paul

À New York l’étĂ© 1967, la rencontre entre Walker, Ă©tudiant en littĂ©rature, et Born, un Français Ă©nigmatique, scelle vite une amitiĂ© ambiguĂ«. S’il nourrit quelques interrogations sur ce mĂ©cĂšne tombĂ© du ciel, Walker sacrifie Ă  la vanitĂ© et aux charmes de la sulfureuse maĂźtresse de Born. Une soirĂ©e dramatique dĂ©sillusionne le jeune homme tandis que son mentor s’évanouit dans la nature. Une seconde rencontre Ă  Paris clĂŽture cette histoire, amorce du vĂ©ritable roman oĂč Walker, ĂągĂ© de soixante ans, en vient aux confidences.

 

Paul Auster quitte le monde symbolique de Seul dans le noir (NB janvier 2009) et signe un roman d’apprentissage Ă  l’intrigue plus conventionnelle et moins introspective. Il y caresse les dĂ©tails, laisse aller les dialogues et Ă©vite les digressions philosophico-politiques qui lui sont chĂšres. Excellant Ă  tromper son lecteur, il recourt Ă  la fiction dans la fiction pour multiplier les points de vue et renforce le sentiment de manipulation par l’utilisation d’une technique narrative judicieuse, lui permettant d’infirmer l’assertion prĂ©cĂ©dente. Invisible se lit aisĂ©ment, une qualitĂ© pouvant devenir frustration pour les lecteurs aimant, avec Auster, avoir l’intellect sous pression. Mais qu’ils ne s’y trompent pas, cette petite musique du hasard reste d’une fausse simplicitĂ©, fidĂšle Ă  la rĂ©putation de son auteur.