Invulnérable

WONG Iris

Seule à côté du cadavre de son mari qu’elle a trouvé pendu dans sa chambre quelques heures auparavant, la narratrice passe l’après-midi à ressasser ses souvenirs, à évoquer ses fantasmes, et dévoile peu à peu tous les secrets dont le poids la culpabilise… Mais est-elle vraiment culpabilisée, cette femme aux dents longues, entrée en politique avec une ambition dévorante, et qu’aucun scrupule n’arrête ? L’homosexualité de son mari, qu’elle invoque pour cause de son suicide, ne la choque pas ; en revanche, elle lui reproche de l’avoir empêchée, par sa mort, de participer à une réception dont elle attendait beaucoup pour sa promotion sociale. Dans un style incisif, où un cynisme effarant est poussé parfois jusqu’à des accès de paranoïa déroutants, ce texte dépeint une femme parfaitement insensible et dissimulatrice qui semble être pour l’auteur la parfaite illustration de celles qui font carrière en politique. Un second roman qui montre un talent certain d’écriture chez cet auteur, scénariste et metteur en scène, mais l’atmosphère morbide et la violence outrancière des propos sont déplaisantes.