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Irène Hajos est née en Hongrie, pays allié de l’Allemagne, dans une famille de juifs bien intégrés. Les persécutions tardives lui semblent d’autant plus incompréhensibles. Déportée le 28 avril 1944 à Auschwitz, elle survit à la marche de la mort vers Ravensbrück. Un mariage de raison lui permet de gagner la France. C’est à la retraite, ses enfants élevés, qu’elle commence une réflexion sur ce qui lui est arrivé.
Ce récit sobre, sans pathos, éclaire sur les motifs qui ont retardé ce témoignage, en dépassant la honte devant l’ambiguïté des comportements face aux rescapés des camps. Irène, n’ayant pas combattu, doutait de sa légitimité à témoigner. C’est en suivant les études de ses enfants au lycée qu’elle prend la mesure de ce qui lui est arrivé. Mise en rapport avec d’autres déportés, elle s’investit dans une association. Une brève histoire du peuple juif, une carte précise et des photos de famille complètent ce devoir de mémoire. Encadré par une enseignante, le témoignage touche par sa simplicité et la profondeur de la réflexion qui l’a suscité.