Isabel (Un putain de salopard ; 1)

Max débarque à Kalimboanto, en pleine forêt amazonienne, avec pour seuls bagages sa guitare et deux vieilles photos de son enfance. À la mort de sa mère, il a décidé de partir à la recherche de ses racines dans ce coin perdu du Brésil. Il n’a pas de souvenirs de son père, sujet resté tabou. Avec l’aide d’un couple d’amies rencontrées sur place, il va interroger les habitants au sujet de son géniteur. Au fur et à mesure de ses rencontres avec les étrangers patibulaires du chantier de bois et avec les indigènes, les langues se délient, des liens se nouent, et un mystère pesant apparaît dans cette forêt coupée du monde… Après avoir terminé sa série Le Grand Mort, Régis Loisel démarre, avec le talentueux Olivier Pont au dessin, une nouvelle saga. La quête existentielle de Max débute lentement et légèrement, entre amourettes et blagues potaches. Mais les choses gagnent vite en épaisseur, les protagonistes découvrant la violence de la vie dans la forêt, et les conditions terribles d’exploitation du bois et des hommes. La petite histoire vire au drame. Le récit franchit encore une nouvelle dimension quand Baïa, l’indigène gracieuse qui prend Max sous son aile, suit avec lui une sorte de fée apparue dans l’obscurité de la forêt vierge. Le décor est planté. Espérons que Loisel parviendra à nous tenir en haleine après cette mise en place très réussie. (A.J. et C.D.)