Isabelle Eberhardt : un destin dans l’islam

Fille d’une aristocrate russe et d’un père inconnu, Isabelle naît en Suisse en 1877. Un précepteur rousseauiste lui donne le goût de la lecture, de la liberté et de la curiosité. L’Orient la fascine, l’Algérie sera sa terre d’élection. Elle adopte un nom arabe, se convertit à l’islam (première femme initiée souffie), épouse un spahi, s’exalte dans de fantastiques chevauchées dans le désert, et écrit des nouvelles. Au cours de ses expéditions, elle croise Abd el-Kader, partage avec Lyautey ses idées sur le colonialisme français et la révolte des tribus. Elle meurt en 1904 lors des inondations d’Aïn Sefra.  Dans cette biographie, l’auteur de À bras le corps (NB juin 2003) veut coller au plus près à la vie tumultueuse d’une héroïne courageuse, éprise d’absolu. L’accumulation de dates, de souvenirs familiaux, de rencontres, de lieux et d’itinéraires restitués par une carte sommaire, en brouille la lecture. On peine à en extraire le portrait, pourtant fort et attachant, d’une aventurière romanesque, oscillant entre fulgurances d’observations avisées, de situations politiques complexes et décisions incohérentes dans sa vie personnelle… Aujourd’hui elle reste l’écrivain sensible d’une épopée africaine, une figure de femme intense, insatisfaite et mystique qui fait encore rêver. (A.C. et C.R.P.)