En 1402, deux nefs font route vers les îles Fortunées (Canaries) habitées par les Guanches, attachés à leurs dieux et leurs traditions. Le Normand Jean de Béthencourt et le Gascon Gardifer de la Salle comptent bien « conquêter » ces terres et convertir les autochtones au christianisme. Une Guanche enlevée cinq ans auparavant, vendue à Séville puis cédée à Jean de Béthencourt, Isabelle, sert d’interprète. « Conquérants » et tribus hostiles se heurtent. Les trahisons se multiplient. Et la jeune femme victime de ces violences est partagée entre l’attachement à son peuple et l’amour d’un Gascon !
Déjà paru en 1999, sous le titre La Canarienne ou le crépuscule des Guanches (non analysé dans les Notes), cet ouvrage a reçu le prix des libraires de Normandie. Yves Jacob (Le Fils du Terre-neuvas, NB janvier 2010) relate d’une façon très romanesque une page d’Histoire sinistre et violente qui vit l’extermination de peuplades primitives : la conquête des Canaries au XVe siècle, sous couvert d’évangélisation pour le compte du roi de Castille. Coutumes et traditions sont longuement décrites. Un vocabulaire d’époque pimente les contrastes entre barbaresques et « fervêtus ».