Orhan Pamuk a grandi Ă Istanbul dans une famille bourgeoise, marquĂ©e par la mĂ©sentente entre ses parents. TrĂšs jeune, il a parcouru sa ville avec lâoeil du peintre quâil veut alors devenir. Il la voit en noir et blanc comme les photos qui illustrent son rĂ©cit, y trouvant un Ă©cho Ă sa profonde mĂ©lancolie. Avec nostalgie, sensible Ă la beautĂ© des ruines, il dĂ©crit les vestiges abandonnĂ©s par les brillantes civilisations passĂ©es. Ăbloui par la magie du Bosphore, il se dĂ©sole de la disparition, dans les incendies, des palais qui le bordaientâŠ
Â
Le grand Ă©crivain, prix Nobel 2006, rend ici un magnifique hommage Ă sa ville, objet dâune relation vĂ©ritablement fusionnelle. Sa connaissance des Ă©crivains qui visitĂšrent Istanbul au XIXe siĂšcle enrichit le regard quâil porte sur le prĂ©sent. Il rĂ©vĂšle ainsi une image intemporelle de la citĂ© lĂ©gendaire qui fut Byzance et Constantinople avant de devenir turque, appauvrie par lâexode forcĂ© des minoritĂ©s. Loin des clichĂ©s, le voyageur initiĂ© par Pamuk dĂ©couvrira un autre visage de la ville du Bosphore, Ă©ternellement partagĂ©e entre Europe et Asie.