Ita-Rose

CAUSSE Rolande, RAPAPORT Gilles

En 1931, Ita-Rose quitte la Pologne avec son jeune fils pour rejoindre son mari venu en France exercer son métier de boulanger. Quand les troupes allemandes envahissent Paris en 1940, leur situation de réfugiés juifs devient critique. Grâce à un policier français qui les épargne lors d’un contrôle, ils parviennent à gagner la zone libre. Leur vie désormais est faite de déplacements : Rivesaltes, puis les Pyrénées où ils rejoignent des réfugiés de la guerre civile  d’Espagne, et Villeurbanne. Grâce à leurs quatre enfants, ils échappent aux rafles jusqu’au jour où Klaus Barbie frappe à leur porte.

 Ita-Rose et Beate Karlsfeld, apprenant que Klaus Barbie vivait en Bolivie sous un faux nom, se sont enchaînées sur un banc à La Paz pour manifester contre son impunité.

Le texte laconique a la retenue qui convient, se bornant à relater des faits suffisamment tragiques en eux-mêmes. Emportés par les tourments de l’Histoire, esquissés par de grands traits de pinceaux encrés de noir, des visages surgissent : visages anonymes de soldats, de policiers, de SS, d’enfants d’Izieu, ou visages identifiables : Pétain, Jean Moulin, Klaus Barbie…Cette fresque puissante évoque sans imposer, pour laisser leur poids aux mots. Deux pages de photos originales en appendice apportent la vérité nécessaire aux événements.