L’étudiant en droit Clément Duprest abandonne en 1942 des études plutôt brillantes pour entrer dans la police nationale. Il fait alors partie d’une brigade spécialisée dans la traque d’opposants au régime de Vichy, de communistes et de Juifs. Sans trop d’états d’âme, il fait ce qu’il croit être son devoir. Au moment de la Libération, il est inquiété mais, ayant apporté une vague aide à la Résistance en 1944, il est blanchi et refait rapidement surface. Réintégré dans la police, il continue scrupuleusement d’établir dossiers et fiches (cf. Main courante, NB avril 1994), pendant la guerre d’Algérie, celle du Vietnam, Mai 68 et les successives candidatures présidentielles jusqu’à celle de Mitterrand.
Ce récit politico-policier rassemble une foule de personnages fictifs ou bien réels, évoque de multiples événements de périodes troublées avec une grande précision (voir la bibliographie à la fin du livre). Mais « cette histoire vraie complètement inventée » de ce « salaud ordinaire » est si parfaitement réaliste qu’elle peut procurer une sensation de malaise.