Jabberwocky, le monstre du célèbre poème de Lewis Carroll, inséré dans le premier chapitre de De l’autre côté du miroir, est devenu, sous la plume de François David, le Dragragroula ; et le roi encourage vivement son jeune fils à l’attaquer de son épée humouristible.
Le ton est donné. Comme ce poème qui a tant inspiré Raymond Queneau ou Antonin Artaud, cette adaptation est d’abord un jeu verbal, triturant et recomposant des mots pour de jeunes oreilles. Ainsi, le petit prince, dynamique et résolu, devra dormir d’un oeil et demi pour éviter les embuscailles du vilain monstre. Quant au Dragragroula, les belles sérigraphies simplement colorées en deux tons en font un monstre de papier au masque chinois, déchiré en mille morceaux, et recomposé en simple cerf-volant.
Pour être apprécié sans avoir recours aux commentaires desséchants, ce poème/conte sur les peurs apprivoisées risque de donner du fil à retordre aux conteurs qui le présenteront à un jeune public.