Dans la vie, Cynthia se trouve nulle, condamnée à la grisaille de sa banlieue pourrie. À l’école, ce n’est pas mieux. D’ailleurs, comment s’intéresserait-elle au cours de sa professeure de français ? Elle a d’autres préoccupations ; elle pense être enceinte. Une aventure d’un soir. Paumée, elle n’ose pas en parler à la maison et se confie à sa meilleure amie, catholique pratiquante, qui considère l’avortement comme un crime. Cynthia trouve le chemin du planning familial, rencontre la compréhension auprès d’un médecin et de sa professeure, féministe déclarée qui l’éclaire sur sa liberté de femme.
C’est une expérience de terrain qui a décidé l’auteure à aborder le sujet de l’avortement. Son roman qui, par le contexte et surtout par le langage, s’adresse à un public très ciblé, démuni, fait soudain le grand écart avec Simone de Beauvoir et son célèbre Deuxième sexe. S’il est vrai que le débat était virulent avant les lois sur l’avortement, il semble possible maintenant de parler de liberté par rapport à son corps et à ses choix sans donner un cours ! Et cela fausse un peu un discours qui trouve des mots plus efficaces quand il parle de l’avenir à rêver et construire.