Les restes de Serguie Djerbitskine, dit Machin, héros récurrent de l’auteur depuis 1977, auraient été retrouvés en Nouvelle-Calédonie. Le narrateur et meilleur ami du disparu, l’avocat Pascal Delcroix, enquête sur cette surprenante disparition, passant au crible un entourage hétéroclite, aidé de sa fille adoptive, aussi rebelle que clairvoyante ! Un voisin leur transmet un tapuscrit confié par Machin, intitulé J’ai déjà donné… : l’épicurien fantasque y relate une épopée rocambolesque – ou traquenard sordide ? –, pleine de travestis, indicateurs et magouilleurs en tous genres, dans laquelle figurent Delcroix et ses proches… Comme dans Kangouroad movie (NB juillet 2003), roman noir australien, l’auteur, mort en 2004, parodie les codes du roman policier et les us de la droite extrême dans cet ouvrage provocateur et farfelu. Tels des anti-héros, les personnages, truculents , usent d’une gouaille mordante et savoureuse, et l’ambivalence des relations humaines est finement abordée à travers cette histoire d’amitié. Rebondissements incessants, moult calembours et néologismes servent une construction à double entrée. « Hautencouleur » et détendant : à l’image de Machin ?
J’ai déjà donné…
A.D.G.