Avocate à la conscience claire, V. plaide auprès des prud’hommes pour des patrons sans états d’âme et cependant respectueux du droit du travail. Parallèlement elle assiste, gratuitement, et des gens modestes et sans défense, victimes impuissantes du système capitaliste. Les contradictions, la précarité ont un prix : elle s’effondre en plein tribunal, est conduite dans un Centre d’accueil permanent, au milieu de malades psychiques. Là, elle fait avec le psychiatre de service un retour sur ses angoisses passées, son enfance magique dans la corne de l’Afrique, le paradis perdu, terre d’exil de Rimbaud.
À chaque tournant du récit apparaissent les convictions politiques d’une gauchiste qui rejette cependant en bloc « le PSU bien sage de papi et le socialisme bien mou de papa ». Facile à lire, le récit s’échappe souvent avec une belle écriture vers le pays du rêve et de l’imaginaire, de l’évasion rimbaldienne. Par contre la rapide psychothérapie, la recherche d’identité d’une révoltée qui avait choisi le droit pour mener une révolution ne sont guère convaincants et laissent indifférent.